Tom Clancy et Mark Greaney – Threat Vector

Threat VectorAuteur :

Tom Clancy

Mark Greaney

Titre :

Threat Vector

2012, 708 pages

Cycle :

Jack Ryan Jr. vol.4

L’histoire en bref :

Le temps passe, les héros vieillissent. Certains doivent partir à la retraite, d’autres au contraire prennent de l’assurance et de l’autonomie. John Clark et Jack Ryan junior en sont deux bons exemples. Mais lorsqu’un ennemi découvre l’existence du Campus, l’agence secrète créée par Jack Ryan senior, président des USA, il faut rassembler les forces de tous pour arriver à éliminer la menace. Quand en plus l’ennemi utilise de nouvelles armes, à l’instar de l’informatique, combinée avec les armes classiques de l’espionnage, il ne fait aucun doute que toute la ténacité et l’intelligence des héros sera mobilisée.

Du ciel au dessus du détroit de Taiwan aux ruelles de Hong Kong en passant par les antichambres du pouvoir à Beijing et à Washington, le combat sera total et sans merci.

L’avis d’Eumène :

Le dernier Clancy en date, une nouvelle tentative de recoller l’univers Ryan avec notre réalité historique comme l’ont été les précédents ouvrages mettant en scène le fils de l’ancien agent de la CIA devenu président. Threat Vector essaye ici de reprendre dans les pas de The Bear and the Dragon, et il échoue.

Oh il n’est pas effroyablement mauvais, non, mais il ne parviens pas à apporter une réelle cohésion entre tous les éléments qu’il essaye de mettre en scène tout en ne parvenant pas non plus à se montrer le digne héritier de ce qui a toujours fait la signature des romans de Clancy, à savoir le mélange de descriptions photo-réalistes de l’armement ou des combats et d’aspects relevant du thriller traditionnel.

Ici nous avons donc un thriller relativement médiocre qui se dote d’une résolution militaire mal fignolée. Cela manque de recherches, c’est plat, et plein de platitudes. Même ce qui devrait être un moment de crise, la situation dans une centrale atomique, n’est traité qu’incidemment, sans profondeur… Or il y avait là de quoi faire au moins un chapitre typique du style de Clancy.

Bref une déception qui montre bien que Clancy n’a sans doute plus grand chose à voir dans le processus de rédaction des romans portant son nom en couverture, ce que nous savions déjà pour les séries dérivées (Op-Center, etc…) mais qui était un peu moins marqué pour les romans de la série centrale de l’auteur. Dommage.

Note finale :

6/10

John Le Carre – Our kind of traitor

Auteur :

John Le Carré

Titre :

Our kind of traitor

2011, 306 pages

Cycle :

/

L’histoire en bref :

Une décision soudaine de partir en voyage aux Caraïbes était censé marquer un tournant dans la carrière de Perry Makepiece, assistant à Oxford souhaitant changer d’orientation pour être plus actif dans le champ social. Il n’imaginais pas que ce séjour avec sa compagne Gail allait être le début d’une relation avec un truand russe et les services secrets britanniques…

Car Dima, blanchisseur des fonds de toutes les mafias issues de l’ex-URSS, a décidé de parler aux britanniques. Désespéré, il n’a trouvé que ces deux touristes pour prendre contact avec les agents de la glorieuse Albion.

Commence alors un dangereux jeu de dissimulations et de complots dans lequel Perry et Gail, victimes des circonstances, deviennent bientôt des acteurs volontaires…

L’avis d’Eumène :

Je n’avais plus lu de roman de John le Carré depuis plus d’une décennie, époque à laquelle j’avais découvert ce maître des romans d’espionnage de la guerre froide. C’était donc avec une certaine curiosité que j’avais décidé d’acheter ce récent volume, afin notamment de voir si le maître de 80 ans avait su maintenir la qualité de sa plume au fil des ans et alors que l’univers soviétique avait intégralement disparu.

Sur ce point j’ai été rassuré : l’URSS a beau avoir disparu, Le Carré a encore de l’imagination et sait maintenir le suspens tout au long d’un roman avec une conclusion qui, de par ses non-dits, ne peut que laisser le lecteur frustré. Car si l’intrigue générale est assez classique, la fin est elle plus inhabituelle et plus en ligne avec le pessimisme attribué à l’auteur depuis quelques années, mais elle laisse aussi une série de questions en suspens.

De manière générale ce livre me laisse un avis mitigé. Son développement est assez lent, et je n’ai pas réellement accroché aux personnages présentés. Pourtant l’écriture est complexe, riche, dévoile les choses petit à petit, et laisse au final beaucoup de place à la description de ces personnages justement… A plusieurs reprises j’ai reposé le livre après quelques pages, puis l’ai repris quelques minutes plus tard avant d’une fois encore l’abandonner. En conséquence je ne le recommanderai pas forcément, sans toutefois le qualifier de mauvais.

Note finale :

7/10

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Tom Clancy et Mark Greaney – Locked On

Auteur :

Tom Clancy

Mark Greaney

Titre :

Locked On

2011, 713 pages

Cycle :

Jack Ryan Jr. vol.3

L’histoire en bref :

Jack Ryan, ancien président des USA, est de retour sur la scène politique et va probablement remporter un nouveau mandat après celui, désastreux, de son vieil adversaire Ed Kealty. Cette probable victoire, remportée au nom du parti Républicain, est loin de plaire aux ennemis de l’Amérique et à la gauche dure. Pendant ce temps son fils, Jack Junior, continue son entrainement paramilitaire afin de devenir un agent de terrain du Campus, l’agence d’espionnage et d’assassinat que son père à secrètement fondé avant de quitter la Maison Blanche à l’issue de son premier mandat.

La traque des terroristes islamistes se poursuit partout dans le monde, mais lorsque John Clark, agent de terrain vétéran et ami de Ryan senior, est accusé par Kealty de meurtre, le Campus perds l’un de ses meilleurs opérateurs. En fuite, Clark va devoir trouver qui fait peser une telle menace sur le Campus et sur lui-même en ne pouvant guère compter que sur ses propres ressources.

Du Pakistan aux couloirs du pouvoir à Washington vont se jouer de nombreux destins…

L’avis d’Eumène :

La fusion entre l’univers de Ryan père et le notre continue de s’opérer mais arrive enfin à sembler naturelle au lecteur habitué des romans de l’auteur. En mettant en scène les personnages de sa série principale mélangés à ceux de l’univers du fils, et en reprenant quelques éléments de la légende de Clark (y compris aux jeux vidéos Rainbow Six, eux-même inspirés d’un des romans de Clancy), les auteurs arrivent enfin à un point d’équilibre et offrent un excellent roman rempli d’action et de surprises stratégiques qui renouent enfin avec les meilleurs volumes de la série.

Une très bonne lecture donc, mais qui ne sera sans doute appréciée que par ceux qui connaissent bien l’univers Ryan. Pour les autres, le stand-alone « Against all Enemies » sera sans doute une lecture plus agréable.

Espérons simplement que le scénario stratégique décrit ne se concrétisera pas, contrairement à plusieurs autres décrits par le passé…

Note finale :

9/10

Len Deighton – SS-GB

Auteur :

Len Deighton

Titre :

SS-GB

1978, 462 pages

Cycle :

/

L’histoire en bref :

1941. L’année de la défaite des forces britanniques et de l’invasion allemande. L’année où les Panzers ont défoncé les lignes défensives hâtivement préparées après la chute de la France, l’année où Churchill et le roi ont été faits captifs, l’année de la reddition de l’Empire.
Dans cette Angleterre soumise au régime nazi les gens tentent de survivre, avec plus ou moins de bonheur. Le Commissaire Archer, de Scotland Yard, est l’un de ces britanniques forcés de travailler avec l’occupant malgré la perte de certains de leurs proches. Elite de la criminelle, il est directement sous les ordres du général SS Kellerman.
Lorsqu’un meurtre étrange est commis dans une maison remplie d’antiquités, l’homme ne sait pas encore que cette enquête va le conduire au coeur des conflits de pouvoirs entre les différents départements de l’administration d’occupation ou le forcer à faire des choix par rapport à la résistance anti-nazie, sans parler des espions de la puissance neutre américaine parachutés en territoire occupé…

L’avis d’Eumène :

Je n’attendais rien de particulier de ce roman acheté par hasard à la Foire du Livre de Bruxelles. Ce fut donc une excellente surprise que de trouver un des meilleurs romans sur le thème de la vie dans un empire où les Nazis ont vaincus leurs adversaires. La comparaison qui vient immédiatement à l’esprit est évidemment le Fatherland de Robert Harris, publié dans les années 90, soit près de 25 ans après l’ouvrage de Deighton. Et l’oeuvre de Deighton est au moins aussi bonne, si pas supérieure, à ce récit ! On sent que l’auteur à vécu la guerre, le rationnement, qu’il a connu le Londres dévasté par le Blitz et cette époque difficile de l’histoire britannique.
On n’apprend pas, dans ce livre, comment les Allemands ont pu débarquer, mais l’on entraperçois, au travers de remarques de certains des personnages ou de certaines descriptions, la férocité des combats de rue, la complexité des rapports entre les administrations allemandes, l’ambivalence des citoyens par rapport à ces serviteurs de l’Etat britannique qui ont décidé de continuer leur métier,…
L’intrigue est aussi riche et complexe, un vrai roman d’espionnage qui, si il avait prit l’Union Soviétique et les USA comme protagonistes principaux, aurait pu se comparer à un bon John le Carré de la grande époque (d’autres oeuvres de l’auteur étant d’ailleurs réputée pour être parmi les meilleurs romans d’espionnages de la Guerre Froide).
Cette qualité du roman tient à la foi du contenu (d’autant plus précis que l’auteur est aussi un historien renommé de la seconde guerre mondiale dont Albert Speer lui-même disait qu’il avait produit une des meilleures analyses de l’économie nazie) et du style : la langue est riche, l’intrigue bien menée, le rythme de l’histoire soutenu, avec des périodes presque de pause et d’autres d’accélération.
Au final donc une grande réussite !

Note finale :

10/10

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Tom Clancy et Grant Blackwood – Dead or Alive

Auteur :

Tom Clancy

Grant Blackwood

Titre :

Dead or Alive

2010, 736 pages

Cycle :

Jack Ryan Jr. vol.2

L’histoire en bref :

Jack Ryan junior, fils de l’ancien agent de la CIA et président des USA Jack Ryan, travaille secrètement pour le Campus, une entité non officielle dédiée à la traque et à l’élimination des terroristes au travers du monde. John Clark et son partenaire (et beau-fils) Dingo Chavez sont deux soldats des forces spéciales et agents de la CIA arrivés à la tête de l’unité d’action contreterroriste Rainbow Six. Tous ont à coeur d’assurer la sécurité de leur patrie, quel qu’en soit le coût. Mais cette vision n’est pas partagée par le nouveau président U.S., qui a décidé de se débarrasser de ses guerriers de l’ombre. Clark et Chavez vont alors rejoindre Ryan Jr et ses collègues au Campus pour y contribuer à la traque de l’Emir, chef d’un réseau terroriste international bien décidé à accélérer autant que possible le déclin des U.S.A.

L’avis d’Eumène :

Tom Clancy a longtemps été un de mes auteurs préférés et ce fut avec plaisir que je l’ai retrouvé ici, sept ans après son précédent roman « Teeth of the Tiger ». Mais j’étais aussi un peu inquiet, ayant constaté que ses derniers romans avaient quelque peut baissé en qualité. Heureusement celui-ci me rassura rapidement, la plume de Clancy soutenue par Blackwood ayant donné naissance à un roman globalement bon mais présentant néanmoins quelques défauts.

Les personnages d’abord, qui ne sont pas forcément les plus recherchés de la littérature. Cependant pour nombre d’entre eux il s’agit de héros de précédents romans au sujet desquels les fans de Clancy savent déjà beaucoup de choses… Quant aux méchants, ils sont plutôt là pour être abattu plus que pour être des personnages clés, ce qui est une tendance récurrente chez l’auteur.

Ensuite l’ouvrage souffre de quelques scénarios secondaires qui auraient pu être évités, notamment celui tournant autour d’une éventuelle nouvelle candidature présidentielle de Jack Ryan père,  qui semble surtout là pour annoncer un futur roman.

Mais surtout l’univers Ryan semble ici artificiellement modifié pour le rapprocher du notre, une tendance déjà visible dans « Teeth of the Tiger » mais qui prend ici une toute autre dimension, un témoignage d’un manque d’ambition et d’imagination de la part des auteurs qui est des plus dommageable à l’ensemble.

Au final roman honnête donc, mais récit décevant pour le fan de l’univers de Clancy.

Note finale :

7/10