General Sir Richard Shireff – 2017 : War with Russia

2017-war-with-russia

Auteur :

Shireff, General Sir Richard

Titre :

2017 : War with Russia

Cycle :

/

L’histoire en bref :

Le président Russe est confronté à de graves problèmes de politique intérieure. Heureusement il lui reste la possibilité de détourner l’attention en lançant de nouvelles aventures à l’étranger. Alors que l’invasion de l’Ukraine n’est toujours pas achevée, il commence à planifier la reconquête d’autres territoires de l’URSS. Une différence majeure toutefois : ceux-ci sont désormais sous la protection de l’OTAN, qui sera forcée de réagir. Mais l’OTAN est-elle encore une puissance militaire capable de protéger ses membres ?

L’avis d’Eumène :

Ce roman écrit par un ancien officier supérieur britannique actif au sein de l’OTAN s’inscrit dans une longue tradition littéraire dites des “future wars”, particulièrement vivace au Royaume-Uni. Le dernier ouvrage du genre à avoir marqué les esprits était le Third World War du général Hackett, publié à la fin des années 70. Comme l’ouvrage de Hackett et ses prédécesseurs il vise en large part à faire prendre conscience au public des conséquences du sous-financement des armées britanniques face aux menaces qu’elles sont appelées à affronter.
Disons le tout de suite, le roman n’est pas un succès littéraire. On peut même dire que sa prose est assez atroce, loin d’avoir la force du roman de Hackett ou de se lire aussi facilement. Les personnages caricaturaux sont le moindre des défauts du texte, et même les scènes d’action militaire sont bien en dessous de ce que l’on peut trouver dans les techno-thrillers actuels.
Il est clair que le lecteur en quête de divertissement préférera un Tom Clancy ou un Mark Greeney… Entre le besoin d’avoir un happy end (qui met bien entendu en valeur le courage du soldat britannique) et la volonté de se concentrer sur l’aspect politique des affaires, le roman souffre d’un scénario fade et déjà vu mille fois.
Sur le fond, le message est sans doute assez juste même si il est desservi par le caractère trop souvent outrancier de la charge et l’on se dit que si les descriptions que fait cet officier des politiciens russes ou britanniques correspondent à son opinion réelle alors il est lui même une caricature de l’officier cinglé.

Bref ce roman n’est pas une réussite et seuls les passionnés du genre se plongeront dans sa lecture

Note finale :

5/10

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Orson Scott Card – Empire

EmpireAuteur :

Scott Card, Orson

Titre :

Empire

2006, 352 pages

Cycle :

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L’histoire en bref :

La tension politique atteint des sommets aux USA, entre un bloc conservateur puissant et une gauche libérale qui se sent victime d’un président clairement partisan. Lorsque la Maison-Blanche est visée par un attentat, le président tué dans ses propres bureaux, et le vice-président assassiné dans un « accident » de la route, tout le monde sent venir l’instabilité, craignant surtout que des états voyous ne profitent de l’occasion.

C’est alors qu’une milice équipée d’armes de haute technologie capable d’abattre les meilleurs jets des USA et de lutter efficacement contre les forces terrestres fait son apparition à New-York et dans d’autres régions du pays, ses robots mettant en déroute les forces de l’ordre à New-York et dans d’autres villes du pays.
Dans ce contexte de guerre civile, alors que nul ne peut être sur de l’allégeance de son voisin, il revient à une poignée d’hommes et de femmes de redresser le pays en identifiant et mettant hors d’état de nuire les traîtres et en respectant les valeurs qui font la force des USA.

L’avis d’Eumène :

Voilà un roman paru en 2006, en pleine ère Bush et à quelques mois de la campagne électorale victorieuse de Barack Obama, qui nous présente une Amérique bien sombre, divisée entre des camps que tout semble opposer.
C’est ici la gauche libérale qui endosse l’image des méchants, avec des héros clairement conservateurs sans être extrêmistes dans le style du Tea Party contemporain.
Mais derrière tout ce récit se cache surdout un plaidoyer pour un président d’union nationale, capable de ressouder les USA sans en passer par une guerre civile, un Auguste apparu en temps de paix.
Les mentions au premier empereur romain, homme qui réunit l’Empire dans la paix à l’issue des guerres civiles ayant suivi l’assassinat de César, sont nombreuses et forment le coeur du message de l’auteur.
Alors certe le roman n’est pas un chef d’oeuvre, reste typiquement américain, de (extrême) droite, et simpliste sur bien des points (dont les réactions dans le monde si une telle situation devait se produire) mais il n’en reste pas moins un intéressant témoignage tant de sa période que de la manière dont l’Antiquité peut être récupérée dans les débats les plus contemporains.

Note finale :

7/10

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Tom Clancy et Mark Greaney – Threat Vector

Threat VectorAuteur :

Tom Clancy

Mark Greaney

Titre :

Threat Vector

2012, 708 pages

Cycle :

Jack Ryan Jr. vol.4

L’histoire en bref :

Le temps passe, les héros vieillissent. Certains doivent partir à la retraite, d’autres au contraire prennent de l’assurance et de l’autonomie. John Clark et Jack Ryan junior en sont deux bons exemples. Mais lorsqu’un ennemi découvre l’existence du Campus, l’agence secrète créée par Jack Ryan senior, président des USA, il faut rassembler les forces de tous pour arriver à éliminer la menace. Quand en plus l’ennemi utilise de nouvelles armes, à l’instar de l’informatique, combinée avec les armes classiques de l’espionnage, il ne fait aucun doute que toute la ténacité et l’intelligence des héros sera mobilisée.

Du ciel au dessus du détroit de Taiwan aux ruelles de Hong Kong en passant par les antichambres du pouvoir à Beijing et à Washington, le combat sera total et sans merci.

L’avis d’Eumène :

Le dernier Clancy en date, une nouvelle tentative de recoller l’univers Ryan avec notre réalité historique comme l’ont été les précédents ouvrages mettant en scène le fils de l’ancien agent de la CIA devenu président. Threat Vector essaye ici de reprendre dans les pas de The Bear and the Dragon, et il échoue.

Oh il n’est pas effroyablement mauvais, non, mais il ne parviens pas à apporter une réelle cohésion entre tous les éléments qu’il essaye de mettre en scène tout en ne parvenant pas non plus à se montrer le digne héritier de ce qui a toujours fait la signature des romans de Clancy, à savoir le mélange de descriptions photo-réalistes de l’armement ou des combats et d’aspects relevant du thriller traditionnel.

Ici nous avons donc un thriller relativement médiocre qui se dote d’une résolution militaire mal fignolée. Cela manque de recherches, c’est plat, et plein de platitudes. Même ce qui devrait être un moment de crise, la situation dans une centrale atomique, n’est traité qu’incidemment, sans profondeur… Or il y avait là de quoi faire au moins un chapitre typique du style de Clancy.

Bref une déception qui montre bien que Clancy n’a sans doute plus grand chose à voir dans le processus de rédaction des romans portant son nom en couverture, ce que nous savions déjà pour les séries dérivées (Op-Center, etc…) mais qui était un peu moins marqué pour les romans de la série centrale de l’auteur. Dommage.

Note finale :

6/10

Steven Pressfield – The Profession

Auteur :

Steven Pressfield

Titre :
The Profession

2011, 320 pages

Cycle :
/

L’histoire en bref :
2032. Dans un monde toujours plus instable, les opinions publiques ont poussé les démocraties occidentales à recourir de manière de plus en plus fréquente à des sociétés de mercenaires également courtisées par les grandes entreprises. Gent, Gilbert Gentilhomme de son vrai nom, est l’un d’entre eux. Ancien officier du corps des Marines, il a suivi son supérieur le général Salter dans cette carrière d’homme de fortune au code d’honneur bien particulier. En Iran, en Iraq, au Pakistan ou au Yemen, il est toujours prêt à suivre cet homme dans ses combats menés au nom de l’argent et de la camaraderie entre soldats. Mais est-il prêt à suivre son charismatique leader dans son retour au pays ?

L’avis d’Eumène :
Steven Pressfield est un auteur que j’apprécie et qui me repousse tout à la fois. En effet ses premiers romans, centrés sur l’Antiquité, sont parmi les romans historiques les mieux écrits de ces dernières années, mais ils sont aussi le réceptacle d’une idéologie qui me laisse souvent mal à l’aise en raison de sa fascination pour l’autoritarisme et ses attaques systématiques contre la démocratie, comme en témoigne par exemple sa vie d’Alcibiade publiée sous le titre de « Tides of War » ou sa guerre des Amazones, « Last of the Amazons », dans lequel Thésée est confronté à des choix moraux autour de ce concept, le confrontant à une vie moins « civilisée » et pourtant présentée comme étant par bien des aspects supérieure. Dans ce roman on constate une approche similaire de la démocratie, avec en vrai héros un individu qui devrait être le vilain de l’histoire mais que l’on arrive pas à considérer comme tel.

Cependant ce message qui apparaît tout au long des écrits de l’auteur est ici moins important que la vision très pessimiste et pourtant en (large) partie plausible du futur que Pressfield dresse, et qui donne sans doute le plus de force à ce roman. Le thème, également récurant chez l’auteur, des questions d’honneur pour les guerriers, est lui aussi assez présent, mais ne devrait pas parler à la plupart des lecteurs de ce récit, même si l’on sait que Pressfield est fort apprécié des forces US déployées en Afghanistan notamment.

Bref une lecture qui me laisse certes mal à l’aise sur le plan des idées mais qui reste une bonne oeuvre de fiction et mérite à ce titre une bonne note.

Note finale :

09/10

 

Gordon Kent – Peace Maker

Auteur :

Gordon Kent

Titre :
Peace Maker

2000, 624 pages

Cycle :
Alan Craik (vol. 2)

L’histoire en bref :
Après avoir conduit l’assassin de son père devant la justice, combattu dans la première guerre du Golfe et trouvé l’amour, Alan Craik, officier de l’US Navy, est désormais chargé de récolter des informations permettant aux forces US déployées en Méditerranée de veiller au respect de la trêve dans les Balkans. Il y découvre la frustration des hommes et des femmes qui, quotidiennement, voient des attrocités commises sans qu’ils ne puissent s’y opposer.

Sa femme, elle, officier du corps des Marines, a été réaffectée au projet Peace Maker, un programme dont elle espère qu’il la rapprochera de son rêve en la mettant en contact avec les acteurs de la conquête spatiale. Dans l’ombre, les ennemis du couple s’agitent eux pour faire avancer leurs propres intérêts.

Lorsque la situation se dégrade en Afrique centrale, tous verront leurs plans perturbés…

L’avis d’Eumène :
Deuxième volume d’une série que ses concepteurs avaient voulu comme une représentation de la carrière d’un officier moderne de la Navy, ce récit nous entraîne des Balkans au Congo et des coulisses de Washington à celles des porte-avions de l’US Navy. Une fois encore on note le soin du détail, l’expertise apportée par ce père et son fils qui, en puisant dans leur propre expérience militaire, on su donner naissance à une des séries de techno-thriller les plus abouties et cohérentes de l’époque.

Note finale :

08/10

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Gordon Kent – Night Trap

Auteur :

Gordon Kent

Titre :
Choosers of the Slain

1998, 480 pages

Cycle :
Alan Craik (vol. 1)

L’histoire en bref :
Jeune officier de l’US Navy, Alan Craik a embarqué à bord d’un porte-avion en portant sur ses épaules le lourd fardeau de la réputation de son père, lui aussi officier de l’aéronavale. Chargé des systèmes de détection à bord d’un S-3, avion de lutte anti-sous-marine et anti-surface, Craik cherche tous les jours à prouver son talent et à se faire un prénom. Mais lorsque, au retour d’une mission, il voit l’appareil de son père s’écraser dans la mer d’Arabie, il comprend que sa vie viens de changer. Mettant son savoir faire et ses connaissances en oeuvre, il découvre rapidement que la mort de son père n’est pas le fait d’une simple coincidence… Avec l’aide de plusieurs amis dont Mike Dukas, agent du NCIS, le jeune officier va enquêter pour découvrir la vérité tandis qu’autour de lui éclate la première guerre du Golfe, dont il est un acteur des plus actifs…

L’avis d’Eumène :
Une ancienne série de techno-thrillers, et sans doute l’une des plus réalistes produites, elle est issue de la plume de deux anciens officiers de la Navy. On y suit l’évolution du jeune Alan, son acceptation de son héritage et son acceptation au sein de l’équipage de son S-3, sa réaction face à la mort de son père puis celle face à la découverte de l’identité des traitres. Si le background de tous les personnages n’est pas forcément très développé, il n’en reste pas moins plus riche que chez bien des auteurs, et ce premier volume fut une excellente occasion de me replonger dans un univers dont j’avais lu quelques volumes au début des années 2000…

Note finale :

09/10

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James Cobb – Sea Strike

Auteur :

James Cobb

Titre :
Sea Strike

1998, 354 pages

Cycle :
Amanda Lee Garett (vol. 2)

L’histoire en bref :
Le capitaine Amanda Garett et son navire, le destroyer furtif Cunningham, ont survécu à l’enfer de l’Atlantique sud et sont au repos à Hawaï lorsque sonne l’alerte : la guerre civile chinoise a prit un nouveau tournant et l’intervention de Taïwan rend la situation plus explosive que jamais. Envoyée au large des côtes de Chine, le Cunningham doit y espionner les forces communistes et veiller à ce que nul ne fasse usage d’armes atomiques… Une mission difficile fasse à un ennemi retors et puissamment armé. Mais l’enjeux est trop important pour échouer…

L’avis d’Eumène :
Un autre de ces vieux techno-thrillers acquis récemment en seconde main via internet, il a sans doute plus mal vieilli que pas mal d’autres, ne serait-ce qu’en raison des évolutions géopolitiques. Ceci étant, il n’en reste pas moins une agréable lecture qui permet de passer le temps dans les transports en commun, si du moins on parviens à s’arrêter de le lire lorsque l’on arrive à destination 🙂

Note finale :

07/10

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James Cobb – Choosers of the Slain

Auteur :

James Cobb

Titre :
Choosers of the Slain

1996, 406 pages

Cycle :
Amanda Lee Garett (vol. 1)

L’histoire en bref :
Amanda Lee Garett, US Navy, capitaine de l’USS Cunningham. Un navire exceptionnel, le premier de son genre, furtif comme un bombardier de dernière génération, armé comme un cuirassé d’antan, une arme offensive dotée de technologies novatrice. Et commandé par une femme. Une femme qui va désormais devoir prouver que son sexe peut conduire des hommes à la mort, qui va devoir aussi prouver que le concept sur lequel le Cunningham a été bâti est valable.

Dans l’Atlantique sud, les forces argentines ont envahi plusieurs postes britanniques de l’Antarctique, et le Cunningham est le seul navire à même d’intervenir pour empêcher la capture du continent par les ambitieux généraux de Buenos Aires. Seule face à un adversaire puissant, aux commandes d’un navire jamais testé au combat, Amanda Garett est le capitaine, seule maîtresse à bord après Dieu…

L’avis d’Eumène :
Cela faisait longtemps que j’avais envie de lire ce vieux roman, que je n’avais jamais trouvé en librairie (que ce soit en anglais ou en français). J’ai donc finalement décidé de l’acquérir via Amazon, en seconde main, deux décisions que je n’apprécie guère mais que je n’ai pas eu à regretter. Certes le roman n’est pas de la qualité d’un Clancy, d’un Bond ou d’un Robinson, mais il reste assez intéressant que pour ne pas lasser. Au contraire, il se lit d’une traite, en deux temps trois mouvements, emportant le lecteur par le rythme de son action.

Alors certes les personnages ne sont pas décrits en profondeur et les choses tournent plus autour de l’action que de la psychologie, mais cela reste néanmoins un bon roman qui a surtout la particularité de faire d’une femme son héroïne, ce qui est très rare dans le genre du Techno-Thriller.

Note finale :

08/10

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Larry Bond – Red Phoenix

Auteur :

Larry Bond

Titre :
Red Phoenix

1989, 788 pages

Cycle :
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L’histoire en bref :
Corée du Sud, dans un univers parallèle au notre où un acteur dirige les USA à une époque correspondant à nos années 80. Un gouvernement répressif, des manifestations qui dérapent, des espions nord-coréens qui font tout pour envenimer la situation. Aux USA, des élus qui font tout pour obtenir plus de pouvoir, sans la moindre considération pour la sécurité géostratégique de leur pays. Au final, une crise sans précédent et l’ordre donné aux forces US d’évacuer la Corée.

Et puis viens la surprise : en plein coeur de l’hiver,  une attaque est orchestrée par des forces nord-coréennes qui déferlent au moment même où les capacités de l’aviation du Sud sont les plus faibles, alors même que les forces US commençaient à préparer leur retrait. Blindés, artillerie, aviation et vagues humaines s’abattent en masse sur les positions défensives des alliés, écrasant tout sur leur passage.

Comment sortir de cette guerre sans provoquer une nouvelle guerre mondiale, alors même que la Chine et la Russie soutiennent l’offensive nord-coréenne ?

L’avis d’Eumène :
Un livre que j’avais lu il y a bien longtemps déjà, et qui m’avait laissé une forte impression. Un livre que j’ai donc récemment ré-acquis (ne jamais obéir à vos parents lorsqu’ils vous disent de vendre votre collection !) et relu avec le plus grand plaisir. Bond est un des plus grands auteurs du genre, et l’un des rares à avoir exploré des scénarios alternatifs comme un conflit entre l’Angola et l’Afrique du Sud au début des années 90. Dans cette grande fresque qui n’est pas sans rappeler le Tempête Rouge de Clancy (auquel il avait d’ailleurs participé), lequel reste l’étalon à partir duquel tous les autres sont évalués.

Bond va reprendre les éléments qui avaient fait le succès de Tempête Rouge : des personnages plus développés que ce que l’on voit d’habitude, une petite histoire d’amour qui permet aussi de donner à voir d’autres aspects des conséquences du conflit, et une mise en évidence de l’impact des armes sur le conflit. Il évite toutefois de reproduire les erreurs du passé : ainsi on ne va pas rencontrer les longueurs de l’épisode islandais de Tempête Rouge.

Une très bonne lecture donc, pour ceux qui apprécient le genre et parviennent à mettre la main sur ce volume !

Note finale :

09/10

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Matthew Glass – End Game

Auteur :

Matthew Glass

Titre :

End Game

2012, 538 pages

Cycle :

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L’histoire en bref :

En pariant sur la baisse des actions de la banque Fidelian semblait un pari simple pour le trader Ed Gray, un des loups de Wall Street. Et ce d’autant plus que l’un de ses collaborateurs lui a indiqué que la banque doit annoncer des problèmes de trésorerie. Réellement une de ces occasions de se faire réellement de l’argent, ce qui est devenu rare dans ces marchés si policés de l’an 2018, dix ans après le grand crash financier…

Le président Knolwes est lui certain de la victoire des siens lors des toutes proches élections de mi-mandat, une certitude encore renforcée par la bonne réaction du public aux opérations de guerre contre le mouvement terroriste Lord’s Resistance Army, lequel terrorise depuis des années l’Uganda.

Son homologue chinois est lui plus troublé. Arrivé au pouvoir durant les troubles qui ont suivi la crise de 2008, il ne garde son poste que grace à l’équilibre instable existant entre lui, le ministre de la défense et le puissant général Fan. Cependant rien ne semble devoir changer la situation.

Et puis survint l’impensable et ces trois hommes se retrouvèrent au coeur de la tempête…

L’avis d’Eumène :

Voici un remarquable roman qui sera sans doute l’un des meilleurs que je lirais cette année. Un démarrage en fanfare pour 2012, et une découverte des plus plaisantes. En plongeant au coeur des ressorts psychologiques de la politique et de l’économie cet auteur nous plonge au coeur d’un univers d’une crédibilité qui fait froid dans le dos. Si l’aspect militaire est bien moins présent que dans les romans habituels de ce genre, il compense largement par la description des techniques des marchés boursiers, véritables armes de destruction massive dans un vingt-et-unième siècle globalisé.

Sa thèse selon laquelle notre monde interconnecté sur les plans de l’information et de l’économie nécessite un nouveau genre de gouvernance et sa vision de la psychologie des acteurs en font un ouvrage qui amène aussi le lecteur à réfléchir au monde dans lequel il évolue. En évitant aussi les thématiques du terrorisme islamique ou du méchant complot, remplacés par les défauts de l’homme et par les problèmes de perception du monde, il fait preuve d’une saine indépendance par rapport à la majorité des publications actuellement diffusées dans le genre.

En jouant avec ces concepts novateurs dans ce style de romans (seul Dette d’Honneur de Tom Clancy vient à l’esprit lorsque l’on cherche une comparaison, et sans réellement aborder les mêmes mécanismes ou rechercher une plausabilité similaire), Glass nous offre donc un divertissement aussi raffraichissant qu’intelligent rédigé en outre de manière très agréable.

Voilà donc un auteur que j’entends bien suivre à l’avenir !

Note finale :

10/10