John Birmingham – Final Impact

Auteur :

John Birmingham

Titre :

Final Impact

2007, 368 pages

Cycle :

Axis of Time (vol.3)

L’histoire en bref :

Deux ans et demi se sont écoulés depuis l’arrivée inopinée en pleine seconde guerre mondiale d’une force multinationale du 21ème siècle. Une période durant laquelle le monde n’a pas encore retrouvé la paix, bien au contraire, et durant laquelle tant la technologie que les mœurs ont fortement évolué.

Des espions alliés en Allemagne ont permis de se faire une idée de l’évolution de la situation au sein du IIIème Reich tandis que les forces américaines ont assuré la reconquête d’Hawaï et sont toujours empêtrées dans la campagne du Pacifique, les stocks de munitions des navires venus du futurs étant épuisés depuis longtemps.

Mais le temps est enfin venu pour les Alliés de lancer leurs opérations de libération de l’Europe en se servant de leur connaissance des évènements futurs pour ne pas prendre les mêmes décisions et ainsi tromper un ennemi qui pensait que la Normandie serait à nouveau la cible d’Overlord.

Dans le même temps la Russie décide de rompre son alliance avec les nazis et envoie ses forces armées d’AK-47 et de chasseurs à réaction Mig-15 contre les forces d’un Hitler bientôt terrassé par la maladie et l’absence de remords de certains de ses plus proches collaborateurs. Les armes de destruction massive sont utilisées tant par les Russes que par les Allemands, les uns utilisant des armes atomiques tandis que les autres déploient de l’anthrax sur l’Union Soviétique.

Les Japonais ne sont pas en reste et ont recours à leurs techniques kamikaze pour atteindre leurs objectifs. Dans cet univers déchiré par la guerre tout va une fois encore dépendre de la conduite de ces femmes et de ces hommes venus du futur…

L’avis d’Eumène :

Troisième et (pour l’heure) dernier volume de la série Axis of time après  Weapons of Choice et Designated Targets, on reste en terrain connu pour retrouver un univers bien plus catastrophique que tout ce que l’on aurait pu imaginer. Cette guerre mondiale 2.1 est en effet restée globalement la même que celle que nous avons connue mais avec un potentiel de destructions bien supérieur « grâce » à l’introduction de ces armes et de ces connaissances venues du futur qui ont contribué à durcir les positions de l’ensemble des protagonistes.

Et c’est sans doute l’un des éléments qui font la force de cette série et la distingue d’autres œuvres comme « Zippang » : contrairement à ce que l’on aurait pu penser, cette intrusion de l’avenir dans le conflit n’a guère fait que le rapprocher de l’équilibre terrible des tranchées de la première guerre.

La série se termine sur un univers qui offre de nombreuses possibilités de développements ultérieurs et si John Birmingham devait conserver son niveau il nous offrirais là de bons moments de lecture.

Note finale :

08/10

N.B. :

Challenge Winter Time Travel

Quelques opinions trouvées sur le web :

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John Birmingham – Weapons of Choice

Auteur :

John Birmingham

Titre :

Weapons of Choice

2004, 544pages

Cycle :

Axis of Time (vol.1)

L’histoire en bref :

Lorsque la flotte internationale centrée autour de l’USS Hilary Clinton, porte-avion américain flambant neuf en cette année 2021, a quitté les côtes d’Australie pour affronter le gouvernement islamiste et génocidaire de l’Indonésie, personne ne s’attendait à ce que cette puissante armada ne disparaisse brusquement. Pourtant un phénomène étrange semblant émaner d’un navire scientifique japonais croisant dans les parages va transporter cette coalition dans le temps, remontant jusqu’en 1942 à la veille de la bataille de Midway.

Une rencontre impromptue avec la flotte américaine conduit à un massacre lorsque l’US Navy 1942 ouvre le feu contre un destroyer japonais du 21ème siècle dont l’intelligence artificielle décide d’éliminer toute menace. Alors que plusieurs porte-avions et navires d’escorte sont coulés et de nombreux marins tués dans l’échange, les commandants de la flotte multinationale découvrent que tous leurs navires ne semblent pas avoir franchi l’espace-temps ou du moins n’ont pas tous atterri au même endroit.

Dans le même temps l’un des navires modernes les moins puissants est capturé par la flotte impériale japonaise qui découvre avec stupeur sa destruction dans la bataille historique de Midway et décide de faire demi-tour. Alors que l’histoire est dors et déjà modifiée, que vont faire les différents protagonistes de cette WW2.1 ?

L’avis d’Eumène :

Le lecteur de ce roman, premier volume d’une trilogie (qui pourrait encore s’enrichir de deux volumes supplémentaires), ne pourra manquer de songer au vieux film « Nimitz, retour vers l’enfer » ou au bien plus récent manga et anime « Zipang ». La comparaison avec le second est sans doute la plus pertinente car l’univers de Birmingham est plus proches des technologies mentionnées dans cette production japonaise que du groupe aéronaval du film américain.

Sur le plan de l’intrigue ce premier (épais) volume fournit surtout un cadre général et insiste sur le choc culturel du contact entre  ces deux univers très différents, notamment lors des scènes à Hawaï. L’auteur s’est par ailleurs amusé à parsemer son roman de références à des auteurs ou des personnages de techno-thriller (Tom Clancy, James H. Cobb, Amanda Garett, Mattew Reilly,…) et à des personnalités australiennes du monde de l’édition ou de la presse.

Stylistiquement aussi l’influence de l’univers des techno-thrillers se fait sentir, la présence de nombreuses descriptions des armements ou des procédures militaires rappelant indéniablement des Dale Brown ou autres Stephen Coonts.

Au final un roman divertissant dont on sort avec l’envie de lire la suite même si la thématique n’est, en elle-même, pas spécialement novatrice.

Note finale :

07/10

N.B. :

Challenge Winter Time Travel

Quelques opinions trouvées sur le web :

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Harry Turtledove – West and East

Auteur :

Harry Turtledove

Titre :

West and East

2010, 448 pages

Cycle :

The war that came early (vol.2)

L’histoire en bref :

La seconde guerre mondiale a commencé avec plus d’un an d’avance et vu des alliances étranges se nouer. L’Allemagne est l’alliée de la Pologne, la Russie combat les envahisseurs de la Tchécoslovaquie en compagnie des forces britanniques et françaises tout en faisant face à de nouvelles incursions japonaises, l’Espagne continue de se déchirer dans une guerre civile qui s’éternise.

Après des premiers mois de surprise et de confusion,  la situation commence à se stabiliser sur les différents fronts et les Alliés se permettent même de partir à l’offensive pour chasser les Allemands du sol Français où une seconde bataille de la Marne les a arrêtés dans le courant de l’hiver 38-39.

En Espagne les combattants désormais privés de l’aide internationale se réorganisent et développent leur propre industrie d’armement pour pallier à la défaillance de leurs soutiens respectifs.

En Russie les pilotes de bombardier chargés de pilonner la Pologne et l’Allemagne orientale essayent de briser la résistance ennemie au prix de pertes énormes, la peur d’être abattus rivalisant avec la crainte de voir la police politique soviétique embarquer l’un d’entre eux.

En Sibérie aussi les combats sont intenses malgré le froid, les soldats japonnais cherchant à couper le Transibérien et à isoler le grand port de Vladivostock.

Et au milieu de tout cela les civils et les représentants des puissances neutres essayent de survivre entre les bombes et les restrictions…

L’avis d’Eumène :

Turtledove maintient son niveau dans ce second roman, suite de Hitler’s War. Ni surprise ni regrets donc, le produit fournit était celui que l’on attendait : pas de la littérature mais un divertissement de l’esprit que seule la réputation de l’auteur a pu faire apparaitre ailleurs que sur le web tant il manque de réelles innovations.

Ceci dit on en attendait pas plus, et le lecteur avertit par le premier tome savait dors et déjà à quoi s’attendre, on connaissait les limitations, les défauts et les qualités. A lire les commentaires sur les forums anglo-saxons le roman est (comme déjà le premier) fort proche d’autres productions de l’auteur. N’ayant pas lu beaucoup de ses textes je ne saurais le dire. Si tel est effectivement le cas, ou si la série dure trop longtemps, on pourrait se retrouver face à une forme de lassitude. Mais d’ici là on continue à lire !

Note finale :

07/10

N.B. :

Challenge Winter Time Travel

Quelques opinions trouvées sur le web :

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Harry Turtledove – Hitler’s War

Auteur :

Harry Turtledove

Titre :

Hitler’s War

2010, 512pages

Cycle :

The war that came early (vol.1)

L’histoire en bref :

1938. Alors que toutes les chancelleries d’Europe préparent le grand sommet de Munich organisé pour discuter du sort des Sudètes, un agent pro-nazi est tué. Hitler saisit l’opportunité : la guerre est déclarée, l’Allemagne entame l’invasion de la Tchécoslovaquie.

Mais sa Werhmacht n’est encore équipée de que ridicules Pz. I et Pz. II, véritables boites de conserves à peine blindées, et ses troupes sont mal disposées. Sa Luftwaffe n’est elle aussi pas au normes les plus modernes : ses vieux He-51, qui montrent déjà leurs limites en Espagne, vont avoir du mal face aux appareils modernes de Prague même si les premiers Bf-109 sortent des lignes de production, tout comme les premiers chars Pz. III.

En Espagne l’entrée en guerre de l’Allemagne puis, progressivement, des puissances démocratiques va aussi impacter lourdement le déroulement des conflits, de moins en moins d’équipement étant envoyé aux belligérants.

Nous donc allons suivre la guerre sur ses différents fronts, à l’Est comme à l’Ouest, dans les tranchées et dans les airs, dans les villes et les campagnes, de ses débuts jusqu’au printemps 1939…

L’avis d’Eumène :

Le roman est d’une facture honnête, du niveau des bonnes uchronies que l’on peut trouver sur des forums comme AlternateHistory.com, mais n’atteint pas le degré de qualité des meilleurs textes que l’on peut y lire ou qu’ont rédigé les amateurs du jeu Heart of Iron (version 1, 2 ou 3…) sur les forum de l’éditeur de ce jeux.

Une mise en scène classique, des thématiques qui n’ont rien de réellement innovantes, un style qui aurait gagné à s’alléger un peu (oui on le sait que les JU-87 Stuka étaient de vrais fers à cheval en vol, surtout lorsque chargés de leurs bombes…) mais rien de grave à reporter.

Un divertissement correct donc, mais sans plus ni moins qui feraient vibrer ou hurler le lecteur.

Note finale :

07/10

N.B. :

Challenge Winter Time Travel

Quelques opinions trouvées sur le web :

Le blog uchronique de Daidin

Len Deighton – SS-GB

Auteur :

Len Deighton

Titre :

SS-GB

1978, 462 pages

Cycle :

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L’histoire en bref :

1941. L’année de la défaite des forces britanniques et de l’invasion allemande. L’année où les Panzers ont défoncé les lignes défensives hâtivement préparées après la chute de la France, l’année où Churchill et le roi ont été faits captifs, l’année de la reddition de l’Empire.
Dans cette Angleterre soumise au régime nazi les gens tentent de survivre, avec plus ou moins de bonheur. Le Commissaire Archer, de Scotland Yard, est l’un de ces britanniques forcés de travailler avec l’occupant malgré la perte de certains de leurs proches. Elite de la criminelle, il est directement sous les ordres du général SS Kellerman.
Lorsqu’un meurtre étrange est commis dans une maison remplie d’antiquités, l’homme ne sait pas encore que cette enquête va le conduire au coeur des conflits de pouvoirs entre les différents départements de l’administration d’occupation ou le forcer à faire des choix par rapport à la résistance anti-nazie, sans parler des espions de la puissance neutre américaine parachutés en territoire occupé…

L’avis d’Eumène :

Je n’attendais rien de particulier de ce roman acheté par hasard à la Foire du Livre de Bruxelles. Ce fut donc une excellente surprise que de trouver un des meilleurs romans sur le thème de la vie dans un empire où les Nazis ont vaincus leurs adversaires. La comparaison qui vient immédiatement à l’esprit est évidemment le Fatherland de Robert Harris, publié dans les années 90, soit près de 25 ans après l’ouvrage de Deighton. Et l’oeuvre de Deighton est au moins aussi bonne, si pas supérieure, à ce récit ! On sent que l’auteur à vécu la guerre, le rationnement, qu’il a connu le Londres dévasté par le Blitz et cette époque difficile de l’histoire britannique.
On n’apprend pas, dans ce livre, comment les Allemands ont pu débarquer, mais l’on entraperçois, au travers de remarques de certains des personnages ou de certaines descriptions, la férocité des combats de rue, la complexité des rapports entre les administrations allemandes, l’ambivalence des citoyens par rapport à ces serviteurs de l’Etat britannique qui ont décidé de continuer leur métier,…
L’intrigue est aussi riche et complexe, un vrai roman d’espionnage qui, si il avait prit l’Union Soviétique et les USA comme protagonistes principaux, aurait pu se comparer à un bon John le Carré de la grande époque (d’autres oeuvres de l’auteur étant d’ailleurs réputée pour être parmi les meilleurs romans d’espionnages de la Guerre Froide).
Cette qualité du roman tient à la foi du contenu (d’autant plus précis que l’auteur est aussi un historien renommé de la seconde guerre mondiale dont Albert Speer lui-même disait qu’il avait produit une des meilleures analyses de l’économie nazie) et du style : la langue est riche, l’intrigue bien menée, le rythme de l’histoire soutenu, avec des périodes presque de pause et d’autres d’accélération.
Au final donc une grande réussite !

Note finale :

10/10

Ils en parlent aussi : 

Daidin

Sous les galets la page

N.B. :

Challenge Winter Time Travel