Kim Stanley Robinson – The Years of Rice and Salt

Auteur :

Kim Stanley Robinson

Titre :

The Years of Rice and Salt

2002, 784 pages

Cycle :

/

L’histoire en bref :

La Grande Peste fut une catastrophe pour l’humanité. Venue d’Asie, elle se répandit sur toutes les terres indo-européennes, provoquant d’énormes ravages démographiques. Mais tous ne furent pas frappés de la même manière et les populations européennes furent pratiquement entièrement éliminées de la surface de la planète. Ce grand espace désormais vide est évidement un appel à une autre histoire, une histoire parcourue sept siècles durant au travers des regards de sept acteurs (dont trois principaux) réincarnés d’époque en époque selon les rythmes et les règles bouddhistes, dix livres qui nous donnent à voir des moments clés de l’évolution de cette humanité amputée mais toujours pareille à elle même.

L’avis d’Eumène :

Un excellent roman, un des meilleurs qu’il m’ait été donné de lire. Intelligent, détaillé, réfléchi, exotique et sans longueurs (si ce n’est peut-être les interludes dans l’univers des morts en attente de réincarnation), ce récit est de ceux qui forcent le lecteur à sortir des sentiers battus.
K.S. Robinson ne s’est en outre pas contenté d’une histoire politique divergente, mais il s’est au contraire intéressé à tous les domaines de l’activité humaine, des plus humbles actes de la vie quotidienne aux grandes découvertes scientifiques ou géographiques, en passant par le domaine des arts ou celui, terrible, de la guerre.
Les questions sociales, comme la place de l’individu dans la société ou le rôle de la femme, ne sont pas non plus oubliées et sont posées au travers des circonstances particulières de cet univers où toute la chronologie est donnée selon les canons des survivants et non sur base d’un Christ oublié lors de la disparition de l’Occident.
Les rapports macroscopiques entre les civilisations sont évidemment présent, visibles dans les chapitres consacrés à la découverte de l’Amérique (par exemple le chapitre 5 « Warp And Weft ») ou à la grande guerre (chapitre 8 « War Of The Asuras »), tout comme des problèmes bien contemporains liés à la mondialisation.
Le lecteur effrayé par la taille de l’œuvre (plus de mille pages dans sa version française, dont le titre « Chronique des années noires » est cause de beaucoup de critiques chez les lecteurs francophones)  peut aussi s’offrir le luxe d’une lecture nouvelle par nouvelle, savourant ainsi ce plaisir sans risque d’overdose.
Une œuvre monumentale et à mon sens incontournable dans le genre, une très belle découverte.

Note finale :

09/10

N.B. :

Challenge Winter Time Travel

Quelques opinions trouvées sur le web :

RSFblog Le dragon galactiqueLe cafard cosmique


6 réflexions sur “Kim Stanley Robinson – The Years of Rice and Salt

  1. J’ai trouvé le livre passionnant, sauf aussi concernant la réincarnation, mais l’auteur a fait quelques incursions sur les conflits entre les diverses branches du monde musulman, qui vu la situation historique dans ce livre, ne me semblent pas correcte. Et voir la technologique se développer quasiment à la même vitesse dans ce monde que dans le notre m’a fait sourire. L’Occident est la civilisation de la  »machine » par excellence, sans la concurrence acharnée des  »petits » (en taille) états européens entre pour avoir l’avantage sur les voisins, les  »grands » (en superficie) empires d’Asie auraient développé leur R&D à un rythme beaucoup plus lent.

  2. Pour ce qui est de l’islam, je ne saurais dire dans quelle mesure la division représentée ici est plausible, même si je sais que la plupart des schismes de l’islam se sont produit très tôt.
    En ce qui concerne les technologies, il ralentit tout de même le cours des évènements et se sert de points particuliers de son alter-histoire pour pousser à certains développements, je n’avais donc pas été particulièrement marqué par cette progression qui reste bien conforme à l’une des leçons de ce livre, à savoir que l’homme est et restera toujours l’homme…
    Le rôle de l’occident comme accélérateur technologique ne me semble pas aussi évident que cela car il a surtout réussi à 1) les rassembler au bon moment 2) s’en servir pour acquérir suffisamment de ressources que pour dépasser le niveau de production de ses rivaux. La réussite du Japon au cours de la seconde moitié du 19ème siècle montre que d’autres cultures pouvaient s’emparer des choses et, à partir d’un certain moment, rattraper technologiquement l’occident jusqu’à ne plus avoir qu’un retard d’une vingtaine d’années. De même la Chine aurait pu voir un développement technologique avancé, même si selon des voies différentes de celles empruntées par l’occident.

  3. Les dynasties est asiatiques ont était durant des siècles pour le moins isolationnistes et même en connaissant ce qui ce faisaient à l’extérieur n’ont commencer leur entrée dans la  »modernité » que contraint et forcés.

    Le Japon à connut les armes à feu entre les années 1500/1600 (voir le feuilleton  »Shogun » diffusé dans les années 80 😉 mais se recroquevillé sur lui même et à bannis celle ci et condamnés à mort les simples sujets qui partaient à l’étranger. La Chine à eu de grands explorateurs maritimes (Pékin prétend maintenant qu’ils ont atteint l’Amérique) mais à totalement détruit sa flotte de haute mer. La Corée était xénophobe avec une dynastie rétrograde qui est tombé comme un fruit mur au mains d’un Japon qui à copiez l’Occident pour ne pas subir le sort d’une Chine aux  »traités inégaux ».

    Les régimes en Asie était, dans leur grande majorité, pour la stabilité, l’Occident pour le changement.

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